Ce n'est qu'au dix-huitième siècle que l'aviron tel qu'on le pratique de nos jours prend véritablement son essor. Né en tant que sport moderne en Grande-Bretagne, C'est à Henley que des rameurs d'origine aristocratiques créent le fameux Leander Club en réaction contre les équipes de bateliers et de dockers du port de Londres qui courraient pour des prix en espèces. Il ne tarde pas à s'étendre en Europe continentale et en Amérique du nord.
En 1850 trois sociétés nautiques existent déjà en France. Ce sont : la Société Havraise de l'aviron (1838), l'Etoile Nautique Arquaise (1838) et le Club Nautique et Athlétique de Rouen (1847), ces trois club d'aviron existent toujours de nos jours.
En 1890, était créée la Fédération
Française des Sociétés d'Aviron qui à cette
période réunissait 90 sociétés d'aviron rassemblées
dans plusieurs Unions Régionales. La Fédération française
précède de deux années la création de la Fédération
Internationale des Sociétés d'Avions (1892), qui fût la première des Fédérations Sportives Internationales.
L'aviron est tout naturellement consacré par le Baron Pierre de Coubertin comme sport de base et il est sport Olympique
dès la création du C.I.O.
(1894). La F.I.S.A. rassemble de nos jours 128 Fédérations Nationales réparties sur les cinq continents, consacrant ainsi le
caractère universel de la pratique de l'Aviron.
La compétition la plus célèbre reste la course Oxford-Cambridge, née en 1829. Chaque année, les équipes des deux universités anglaises s'opposent sur la Tamise sur une distance de 6 Km 838. Un publique passionné assiste à ce traditionnel duel de rameurs, dont l'arrivée se fait face au palais de Buckingham.
Quant aux régates Royales de Henley, chaque année depuis 1839, l'Angleterre se fige quelques jours dans la tradition à travers l'aviron. Les courses sont prétexte à une gigantesque « Garden Party » réunissant plus de 100.000 personnes par jour ou les classes sociales de sa Majesté se succèdent, et ne se mélangent pas. De la « High Society » rassemblée dans l'Enclosure située près de la tribune officielle d'arrivée, en chapeaux fleuris et robes longues pour les dames et blaser, cravate du club et si possible casquette rose du Leander pour les hommes au « low people » qui assume l'animation dans la zone de départ en jean, catogan, boucles d'oreilles et musique rock. Elles sont marquées par l'attribution du trophée Diamon Scull.
La FFSA est reconnue d'utilité publique en 1922.
Après une très longue histoire sous le nom de Fédération Française des Société d'Aviron (FFSA) la fédération en 2013 change de nom et devient la Fédération Française d'Aviron (FFA). Elle diversifie ses offres de pratiques sportives par l'aviron à banc fixe, l'aviron indoor, l'aviron de mer, l'aviron scolaire (challenge des jeunes rameurs, rame en 5eme), l'aviron santé l'handi-aviron.
Pour plus d'informations et de précisions : « De l'antiquité à nos jours » sur le site de la Fédération Française d'Aviron.
Le skiff, bateau à un rameur armé en
couple, c'est-à-dire avec deux avirons tenus chacun dans une main est le plus petit de ces bateaux.
Il mesure environ 8 m sur à peine 30 cm de large. Il doit peser au minimum 14 Kg.
Le plus grand des bateaux est le huit, Il mesure environ 19 m sur 0,60 m et doit peser au minimum 93 Kg. C'est un bateau armé
en pointe car chaque rameur ne possède qu'un aviron. Avec ses rameurs, son barreur et ses avirons , il représente près de 900 Kg
qui peut se déplacer à une vitesse relative de plus de 22 Km/heure. Dans l'armement classique les rameurs sont disposés alternativement
à bâbord (à gauche pour le barreur) et à tribord, le chef de nage, rameur qui donne la cadence à
; ses camarades placés
derrière lui étant indifféremment sur l'une ou l'autre bordée. Mais les armements dit « à l'italienne »
ou « à l'allemande » connaissent une certaine vogue : Dans le but de mieux répartir la puissance de ses rameurs, l'entraîneur
de la Moto Guzzi innovait en 1956, en disposant les rameurs 1, 4, 5 et 8 du même coté, le bord opposé rassemblait les rameurs 2, 3, 6 et 7. Quelques années plus tard c'était le tour des
Allemands de mettre sur une même bordée les rameurs 1, 3,
6 et 8 et sur l'autre coté les autres rameurs.
Dans les bateaux d'équipe sans barreur, la barre
est actionnée par l'un des rameurs qui agit sur la barre de pied.
Lorsque le bateau a un barreur, ce dernier agit sur les tire-veilles qui
manoeuvrent la barre. Le barreur est généralement assis face
au chef de nage, à l'arrière du bateau, mais nous voyons
plus souvent de nos jours des bateaux barrés à l'avant où
le
barreur est allongé sur le dos dans la pointe du bateau.
Les bateaux de compétition sont de construction libre. En effet, si la conception reste entièrement libre pour, les dimensions et la qualité des matériaux qui les composent, la Fédération Internationale des Sociétés d'Aviron a cependant fixé un certain nombre de limites de poids minimaux garantissant la solidité des bateaux et impose que les portants (partie qui porte l'aviron à l'extérieur de la coque) soient fixes. Elle définie également un certain nombre d'éléments garantissant la sécurité des personnes tel que l'ouverture minimum de la place du barreur, les boules de protection à l'avant du bateau, l'épaisseur minimale des palettes des avirons, des cales pieds ou des souliers permettant aux rameurs de se dégager du bateau sans l'aide des mains en cas de chavirage.
Les Canadiens ont découvert en premier les avantages que l'on pouvait tirer de cette glissade qui permet d'augmenter l'amplitude
du geste. C'était en 1868 : Quatre Canadiens étaient venus à Paris participer aux régates de Suresnes. Ils portaient
des culottes de cuir gras et glissaient sur des bancs recouverts de suif. Ils remportèrent un énorme succès.
Deux ans plus tard, un banc roulant sur rail fut réalisé en Amérique et très vite adopté en Europe. En 1875,
le système fut encore amélioré, l'axe des roulettes se déplaçant dans une lucarne longue d'un dizaine de centimètre,
il est retenu au bateau par l'intermédiaire d'ergots qui passent sous le rebord des rails. Le siège traditionnel fait de nos jours,
place au siège à roulement à billes, plus léger car le châssis est en moins.
Ces dernières années sont apparus des bateaux à portants mobiles, où cette fois-ci, c'est la planche de pied liée au portant qui se déplace et le siège qui reste fixe. L'avantage de ce système étant que le poids du rameur ne se déplace pratiquement plus d'avant en arrière, l'assiette du bateau est stabilisée et le déplacement plus linéaire. Ce principe réservé à l'aviron de couple n'avantage véritablement que les bateaux courts à un ou deux rameurs. Il a été interdit en compétition dès 1983. On le retrouve cependant aujourd'hui dans les bateaux à un rameur de loisir et de mer.
Les bateaux construction fibre de carbone et epoxy ont remplacés progressivement les bateaux bois. Les raisons en son multiples : Ces bateaux sont plus légers et plus rigides. Ils demandent moins d'entretien. La fibre de carbone est microporeuse ce qui entraîne que la coque est recouverte d'une fine couche d'eau qui glisse sur de l'eau et non pas du vernis qui frotte sur de l'eau. Le même phénomène d'évolution vers les matériaux composites se retrouve dans les avirons. La forme de la palette devenue asymétriques permet de trouver plus rapidement un point d'appui sur la prise d'eau. Cependant, ces avirons ultra légers sont interdits en compétition pour les minimes (12-13 ans) car il sollicitent plus que les avirons traditionels à dits à palette "macon", les groupes musculaires dorsaux insuffisament établis chez les jeunes enfants.